dimanche 20 septembre 2009

Ru

Petit vallon creusé par un ru

Ru naissant dans une flaque d'un chemin

(a) Un ru est un petit ruisseau. Ce sont les rus qui font la grande rivière. Ils sont ses tributaires, le plus souvent anonymes. Comme les serfs de jadis, ils n'ont généralement pas de nom. Ils n'ont souvent pas de trace sur les cartes de l'I.G.N. C'est pourquoi se sont surtout eux qui mouillent vos chaussures. La nature ayant eu la bonne idée de faire passer les rivières sous les ponts.

(b) Faire de la géographie ou faire du tourisme à l'échelle du ru exige de la résolution mathématique et de la résolution psychologique. Un ru d'aujourd'hui est parfois le vestige d'un ruisseau manquant d'hier. Du coup, le paysage, toujours différent, devient en outre signifiant. La cause de cette dégradation du ruisseau en ru est parfois fort lointaine (à l'échelle du ru). Ce peut être un effondrement (un graben) comme celui de la Plaine du Forez. L'agent de la transformation est généralement un autre ruisseau, à l'occasion d'une reprise d'érosion.

(c) Historiographie. Les paysans (les gens du pays) ont une connaissance non-écrite des rus. Faute d'écriture, leurs idées sur le sujet ne courent pas les rues. Il faut le talent de conteur d'un Henri Pourrat pour écrire l'Histoire des rus.

- "Si j'y trouvais le progrès des connaissances humaines, les degrés par lesquels les sciences et les arts se sont perfectionnés ! Mais point du tout. Cette partie de l'histoire, la seule vraiment intéressante, la seule digne de la curiosité du sage, est précisément celle que les compilateurs de faits ont le plus négligée ; infatigables narrateurs de ce qu'on ne leur demande pas, ils semblent s'être donné le mot pour taire ce qu'on voudrait savoir. Tandis que des vautours s'égorgeaient, des vers à soie filaient pour nous dans le silence ; nous jouissons de leur travail sans les connaître, et nous ne savons que l'histoire des vautours. (Jean Le Rond d'Alembert, "Réflexions sur l'histoire et sur les différentes manières de l'écrire")".

(d) "L'Histoire des rus", c'est comme une Histoire où il y aurait plus de paysans que de seigneurs. Cette Histoire serait plus précise. Elle serait indissociable de la Géographie. Elle serait probablement plus réaliste.

- "Ne vous élevez pas au-dessus de lui, vous autres qui vous croyez investis du droit légitime et imprescriptible de lui commander, car cette erreur effroyable où vous êtes prouve que votre esprit a tué votre coeur, et que vous êtes les plus incomplets et les plus aveugles des hommes !... J'aime encore mieux cette simplicité de son âme que les fausses lumières de la vôtre ; et si j'avais à raconter sa vie, j'aurais plus de plaisir à en faire ressortir les côtés doux et touchants, que vous n'avez de mérite à peindre l'abjection où les rigueurs et les mépris de vos préceptes sociaux peuvent le précipiter. Je connaissais ce jeune homme et ce bel enfant, je savais leur histoire, car ils avaient une histoire, tout le monde a la sienne, et chacun pourrait intéresser au roman de sa propre vie, s'il l'avait compris... Quoique paysan et simple laboureur, Germain s'était rendu compte de ses devoirs et de ses affections. Il me les avait racontés naïvement, clairement, et je l'avais écouté avec intérêt. Quand je l'eus regardé labourer assez longtemps, je me demandai pourquoi son histoire ne serait pas écrite, quoique ce fût une histoire aussi simple, aussi droite et aussi peu ornée que le sillon qu'il traçait avec sa charrue. L'année prochaine, ce sillon sera comblé et couvert par un sillon nouveau. Ainsi s'imprime et disparaît la trace de la plupart des hommes dans le champ de l'humanité. Un peu de terre l'efface, et les sillons que nous avons creusés se succèdent les uns aux autres comme les tombes dans le cimetière. Le sillon du laboureur ne vaut-il pas celui de l'oisif, qui a pourtant un nom, un nom qui restera, si, par une singularité ou une absurdité quelconque, il fait un peu de bruit dans le monde ?... (George Sand, "La Mare au Diable", 1846, chapitre II, Le labour)".

(e) "Ru" est aussi le symbole chimique pour le ruthénium.

(f) En Forez, les rus ont parfois le nom de "goutte".

(g) Toponymie et patronymie. Une ancienne forme de "ru" est "rieu" qui, au pluriel, a donné des patronymes comme "Rieux".

- "Sy chevaucha tant Gadiffer qu'à ung soir il s'embaty sus ung merveilleux pas, car le rieu d'une fontaine y couroit de tel randon que l'eaue avait cavé la terre sy en parfont qu'il n'étoit cheval
qui eust pu passer oultre, tant estoient les rives haultes. ("Le roman de Perceforest", vers 1340 ou "La tres elegante, delicieuse, melliflue et tres plaisante hystoire du tres noble, victorieux et
excellentissime roy Perceforest, roy de la Grande Bretaigne")".

(h) Voir Béal. Béal comtal. Goutte de l'Oule. Grange de Drayard. Probois. Traverse de Courreau. Trézaillette. Vizézy.

(i) Randonnées photographiques : "Béal du Sceytol", à Sauvain.

Randonnée

(a) Une randonnée, terme du XII ème siècle, est :

- une "course rapide" ( Jodelle, 1574) ;

- un "circuit, un tour que fait la bête autour de l'endroit où elle a été lancée" (terme de vénerie) ;

- une "promenade longue et ininterrompue", une "errance", une "excursion", une "promenade".

- En sport. Une "course impliquant longueur et durée (avec ou sans idée de compétition)".

(b) Etymologie immédiate. Le verbe "randonner" (intransitif, du XII ème siècle, en 1155) vient de l'expression "à randon" signifiant "avec impétuosité", "avec violence". On dit d'un cheval qu'il va à randon quand, tentant d'échapper aux ordres de son cavalier, il va de part et d'autre.

(c) En amont. L'ancien français "randir", signifiant "courir avec impétuosité", vient du francique "rant". On cite aussi une étymologie latine, un peu tirée par les cheveux, depuis le bas latin "ambitare" signifiant "courir". Tout ne vient pas des Romains ! Dans son sens actuel, le verbe "randonner", qui est intransitif, ne date que de 1896 et surtout de 1950, quand furent créés les premiers itinéraires de grande randonnée (label et sigle G.R.). Le premier GR fut le ... GR3, à proximité de la Loire, dans le Massif Central. Mais les sigles GR1 et GR2 avaient été réservés pour Paris et sa région !

(d) A propos des fractales hasardeuses, à composante probabiliste, Benoît Mandelbrot rapproche le français "randon" de l'anglais "random". Le mot nous est revenu avec "randomisation", "distribution aléatoire", terme de statistique, pour constituer des panels ou des échantillons représentatifs d'une population.

(e) Un sentier ou un chemin de grande randonnée est un "sentier balisé formant un itinéraire pour la marche à pied".

(f) On distingue la randonnée journalière de la petite randonnée (PR) qui se fait en une demi-journée et de la Grande Randonnée (GR, tour du Mont Blanc, Tour du mont Viso, Tour du mont Thabor, ...) qui dure plusieurs jours, avec nuits passée en gites ou en refuges.

(g) Le trail (mot anglais, absent des dictionnaires français) est une forme de grande randonnée pédestre qui se fait à la course. Les champions font le Tour du Mont Blanc, non pas en huits jours de marche, mais en 24 heures de course.

(h) Il existe aussi des randonnées équestres, cyclistes, à ski, etc.

(i) Le layonnage est une forme de randonnée dans laquelle il faut tailler son chemin, réduit à l'état de layon, à la force du poignet (armé d'un sécateur, d'une machette, d'une scie ou d'une serpe à bois).

(j) Usage métaphorique : "tourner autour du pot", "user de détours".

- "Lecteurs, attendez que j'aie terminé mes vanteries pour arriver ensuite au but, à la manière du philosophe Platon faisant sa randonnée autour de son idée. Je suis devenu le vieux Sidrac, l'âge m'allonge le chemin. Je poursuis: je serai long encore. Plusieurs écrivains de nos jours ont la manie de dédaigner leur talent littéraire pour suivre leur talent politique, l'estimant fort au-dessus du premier. Grâce à Dieu, l'instinct contraire me domine, je fais peu de cas de la politique par la raison même que j'ai été heureux à ce lansquenet. Pour être un homme supérieur en affaires, il n'est pas question d'acquérir des qualités, il ne s'agit que d'en perdre. Je me reconnais effrontément l'aptitude aux choses positives, sans me faire la moindre illusion sur l'obstacle qui s'oppose en moi à ma réussite complète. Cet obstacle ne vient pas de la muse; il naît de mon indifférence de tout. Avec ce défaut, il est impossible d'arriver à rien d'achevé dans la vie pratique. (François-René de Châteaubriand, "Mémoires d'outre-tombe", 1850, Partie II)".

(k) Mystères du Moyen-âge. La coustille de Random (in "La Vie de Monseigneur Saint-Fiacre, rimée en françois") était un couteau qui était fabriqué à Randon.

(l) Voir Layonner. Layonneur. Randonnée onomastique. Randonnées commentées. Randonnées photographiques.

Randon

(a) L'ancien français "randon", signifiant "impétuosité", "force", "fougue", est à l'origine des mots "randonnée" et "randonner". Il a aussi donné l'anglais "random" signifiant "hasard".

(b) Etymologie. L'ancien verbe français "randir", signifiant "courir avec impétuosité", vient lui-même du francique "rant".

- "Je ne vois randissant par la forest, sinon pour le trouver, et parler à luy. ("Le roman de Perceforest", vers 1340, VI, folio 38, ou "La tres elegante, delicieuse, melliflue et tres plaisante
hystoire du tres noble, victorieux et excellentissime roy Perceforest, roy de la Grande Bretaigne", titre de l'édition de 1528, à Paris)".

(c) Le mot apparaît dans les expressions "à randon", "de randon" ou "à grand randon" :

- "Et quant Bethidés et le Chevalier Doré veirent ce, ilz coururent sus au chevalier de grant randon. ("Le roman de Perceforest", vers 1340 ou "La tres elegante, delicieuse, melliflue et tres
plaisante hystoire du tres noble, victorieux et excellentissime roy Perceforest, roy de la Grande Bretaigne")".

- "Quant celui au blancq cheval entendy ce, sans mot dire il picqua son cheval de randon. ("Le roman de Perceforest", vers 1340 ou "La tres elegante, delicieuse, melliflue et tres plaisante
hystoire du tres noble, victorieux et excellentissime roy Perceforest, roy de la Grande Bretaigne")".

- "Us soioient de randon les blés. » (Jehan Froissart, XV, 107)" ;

- " Li yawe entra à grant randon dedens. (Froissart, V, page 263) ;

- "Coururent de randon. (Froissart, IV, 45)".

Alluvions


(A) Nom féminin.


- "Une alluvion se situe dans une vallée et provient du transport par l'eau, sur de longues distances, de matériaux divers, souvent arrondis, se trouvant en amont de l'endroit étudié. De ce fait, la nature des matériaux peut être très différente de celle qui se trouve sur les pentes et plateau du paysage alentour. (Glossaire de pédologie)".

- Pompéi fut ensevelie par une alluvion boueuse provenant des flancs du Vésuve.

- L'adjectif "alluvial, alluviale" signifie "qui est le produit d'une alluvion".

- "(Droit). Elle appartient au propriétaire riverain, toutes les fois qu'elle se forme imperceptiblement et insensiblement, lors même qu'elle résulterait de travaux d'endiguement entrepris par l'État. Si elle a lieu au bord d'un fleuve ou d'une rivière navigable ou flottable, le riverain qui en profite doit laisser le chemin de halage. Si le cours d'eau est immédiatement bordé par un chemin public ou un chemin vicinal, l'alluvion ne peut être réclamée par les propriétaires dont les fonds sont situés au-delà de ce chemin. Le droit de profiter des alluvions ne peut empêcher l'administration de les faire disparaître si elles nuisent à la navigation, ni d'opérer le curage des cours d'eau.
Les terrains que l'eau courante laisse à découvert en se retirant insensiblement d'une de ses rives et en se portant sur l'autre forment des relais, alluvion dont profite le propriétaire de la rive découverte, sans que le riverain de la rive opposée puisse réclamer le terrain qu'il a perdu. Celui-ci pourrait néanmoins réclamer si l'envahissement de son terrain par les eaux résultait d'un débordement subit qui aurait reporté le lit de la rivière en partie notable sur un de ses côtés.
L'alluvion formée insensiblement, soit par le retrait des eaux, soit par le transport de la terre sur une rive, ne forme pas un nouveau fond ; elle fait partie de celui auquel elle se joint, et en suit le sort pour la propriété ou la possession. L 'étendue de l'alluvion se mesure, pour chaque riverain, par celle du terrain qu'il possède en face de la rivière.
L'alluvion n'a pas lieu à l'égard des lacs et étangs, dont le propriétaire conserve toujours le terrain que l'eau couvre quand elle est à la hauteur de la décharge de l'étang, encore que le volume de l'eau vienne à diminuer ; réciproquement, le propriétaire de l'étang n'acquiert aucun droit sur les terres riveraines que son eau vient à couvrir dans des crues extraordinaires. L'alluvion n'a pas lieu non plus à l'égard des torrents ni des canaux, ni des biefs de moulins et usines.
Si un fleuve ou une rivière, navigable ou non, enlève, par une force subite, une partie considérable et reconnaissable d'un champ riverain, et la reporte vers un champ inférieur ou sur la rive opposée, le propriétaire de la partie enlevée peut réclamer sa propriété ; mais il ne peut former sa demande que dans l'année, à moins que, même après ce délai, il n'ait pas encore été pris possession de la partie enlevée. Toutefois cette revendication ne s'appliquerait pas à des sables, des pierres et terres amenés en détail de la rive opposée. On devrait regarder comme une alluvion et non comme un déplacement subit, l'atterrissement qui se serait formé petit à petit sous les eaux, mais qui aurait paru subitement après que l'accumulation, d'abord inaperçue, aurait été complète ; le terrain formé de la sorte appartiendrait au riverain dont il joindrait le fond (C. Nap., art. 556-559).
Alluvion (Agriculture)
Les terres d'alluvion, composées de toutes les substances minérales qu'entraînent les eaux courantes et du riche limon dont ces eaux sont troublées lorsqu'elles débordent sur leurs rives, sont les plus fertiles de toutes celles qu'exploite l'industrie agricole ; ce sont aussi les plus faciles à labourer en toute saison. Les bonnes terres d'alluvion profondes sans être compactes et plutôt légères que fortes, conviennent spécialement pour la culture des plantes très épuisantes, telles que le lin et le chanvre, et pour celle des arbres fruitiers élevés en pépinière. Voy. Lin, Chanvre, Pépinière. ("Dictionnaire universel de la vie pratique à la ville et à la campagne", entrée "Alluvion")".


(B) Terme de géologie.


(a) Forme de sédimentation due à l'érosion hydraulique, les alluvions (cailloux, graviers, sables, boues) sont le dépôt de matériaux et de résidus laissés par l'eau en se retirant ou en passant.

(b) Le mot a donné : alluvial, alluvionnaire, alluvionnement et alluvionner.

(c) Le fond d'une plaine alluviale est tapissé de composants alluvionnaires déposés par l'alluvionnement. Un cours d'eau alluvionne quand sa charge dépasse sa capacité ou sa compétence alluviales.

(d) Il n'y aurait pas d'agriculture sans l'érosion qui produit les alluvions. Les formes les plus anciennes connues (révolution néolithique) furent dépendantes des crues du Tigre, de l'Euphrate ou du Nil.

(e) Un cours d'eau dépose ses alluvions dans une plaine. Il peut lui arriver de recreuser ses alluvions. Quand le cours d'eau est descendu plus bas que le niveau de ses anciens alluvions, il se forme une terrasse alluviale. La formation d'une terrasse alluviale suppose une reprise d'érosion après une phase de sédimentation.

(f) Voir Buttes de la plaine. Effondrement. Graben. Horst. Petit lac forézien. Schiste.

De randon

De randon

(a) Le nom commun "randonnée" (XII ème siècle) et le verbe "randonner" (intransitif, du XII ème siècle, en 1155) viennent des expressions "à randon" et "de randon" signifiant "avec

impétuosité", "avec violence" et "à grand randon" signifiant "en foule", "abondamment".

- "Le vin s'en va à randon".

- "Li Vileins s'en vet de randon
O tot la nef que il enmeine,
Et Renart de mangier se peine
Le chapon qui est gras et gros.
(Jacquemars Giélée, Lille, XIII ème siècle, "Renart le Nouvel", suite au "Roman de Renart")".

- "L'eau coule à grand randon de la fontaine".

- "Le monde sort à grand randon de la ville".

- "Et ce disant, mit le pied sus la teste du rasteau, qui leva la perche qu'ele vint frapper du long du visage, si que le nés lui esclatta et en sortit sang à randon, et lors il luy souvint de son lenguage

et dict : "Et di Dei despei du rasté !" car douleur et hipocrisie ne peuvent repaire ensemble. (François de Bonivard, chroniqueur genevois, XVI ème siècle)".

(b) Appliqué à des hommes comme Bertrand Du Gesclin, le verbe "randonner" signifie "aller de randon", "lancer un cheval", "se lancer à l'assaut".

(c) Occurrences diverses :

- "Us soioient de randon les blés. (Jehan Froissart, XV, 107)" ;

- "Coururent de randon. (Froissart, IV, 45)".

jeudi 17 septembre 2009

Croix aux argnats



Signe chrétien apotropaïque.

(a) Superstition. Les croix aux argnats, dont le fût et les traverses comportent des bubons, visent à protéger de la peste.

(b) Linguistique. En patois, les bubons sont nommés "argnats", un mot signifiant aussi "furoncle".

(c) Patrimoine local. Il existe des "croix des argnats" à Roche (près du cimetière), à Marols, à Marcilly-le-Châtel et à Gumières (à main droite, en face d'une croix plus simple, sur le chemin reliant le bourg au hameau nommé Le Besset). L'une d'elles, dans la vallée du Vizézy, sur la commune d'Essertines-en-Châtelneuf, a été restaurée.

(d) Assez semblables aux croix aux argnats, les croix aux écots (à Saint-Georges-en-Couzan, Saint-Amand-Roche-Savine, Job) semblent porter des bourgeons ou des stigmates d'un élagage.

Le bois de la Croix devient alors un Arbre de Vie. Ces croix sont fréquentes en Bretagne et dans le Massif Central (à Vodable, à l'ouest d'Issoire), dès le XII ème siècle. Une croix aux écots se trouve, dans une vitrine, sous le porche de la chapelle de Lavieu.

- "Léon Hernot, le fils de Yves II, a sculpté le monument aux morts de Lannion. Paul Hernot, autre fils, le calvaire de Ploulec’h avant de choisir la marine. Ce n'est que vers 1932 que l'entreprise Hernot ferma ses portes.
Nota : une croix Hernot se signale surtout par un fût, souvent circulaire, parfois à quatre pans écotés. Les branches de la croix présentent aussi des écots et leurs extrémités s'évasent souvent en une sorte de corolle éclatée. Quant au Christ, sa tête est le plus souvent penchée sur l'épaule droite, le torse saille et se détache du fût. Les pieds ne sont jamais croisés l'un sur l'autre. ("Hernot, famille de sculpteurs", document du web)".

(e) Etymologie. Le verbe patois "ecotô" signifie "enlever les branches d'un arbre". Dérivé de "cortex, corticis", "écorce", le verbe bas latin "excorticare" signifie "enlever l'écorce" et par métaphore, "enlever la peau", "écorcher" (terme de 1160).

- "Ébranché : Arbre dont les branches ont été coupées. On rencontre aussi émondé. 1772 Se dit d'un arbre dont on a coupé les branches. 1780 Se dit d'un arbre dont les branches ont été coupées. 1864 Se dit d'un tronc d'arbre dont les branches ont été enlevées. Même signification que écoté. 1885 Se dit d'un arbre dont on a coupé les branches. 1887 Se dit d'un tronc d'arbre dont on a coupé les branches. 1899 Se dit d'un arbre dont les branches semblent avoir été coupées, et après le tronc duquel on ne voit plus que les écots. (Dictionnaire héraldique, document du web)".

(f) Toponymie. "Les Écots" désignent un bois de la commune d'Apinac. L'Ecot est un hameau de la commune de Bonneval-sur-Arc.

mercredi 16 septembre 2009

La Mare

Photo : Après une percolation dans un marais, La Mare naît dans une flaque d'un sentier.

(a) La Mare est une rivière qui prend sa source principale à 1185 mètres, dans les monts du Forez, et descend vers la plaine du Forez où elle se jette dans la Loire, 46 kilomètres plus loin, à Montrond-les-Bains. Le début de son cours, à très faible pente, sert de limite administrative entre le Puy-de-Dôme (63) et le département de la Loire (42). Du fait de la première phase de l'effet de foehn, le débit de la Mare est important. En effet, on compte au moins quinze autres sources (de même importance que l'officielle) et quatre ruisseaux affluents au-dessus de 1000 mètres d'altitude.

A vol d'oiseau, la source la plus au Nord (dans la Grande Sagne, dans la fumade d'une ancienne jasserie, près du Roy et du col de la croix-de-l'homme-mort) et la source la plus au Sud (officielle, vers Ferréol) sont espacées de 7 kilomètres. D'autres sources alimentent encore La Mare, jusqu'à Gumières.

(b) Orientation. Le cours de la Mare, initialement Sud-Nord (et Nord-Sud pour un bras annexe, lui-même ramifié), dans le haut vallon de la Mare, se trouve détourné vers l'Est, dans le vallon médian, par une faille qui amène les eaux vers le vallon de Gumières (orienté Nord-Ouest-Sud-Est). Cette faille et ce basculement du horst forézien, sont liés à la tectonique des plaques et à la formation des Alpes. Au-delà du hameau de Vau (commune de Saint-Jean-Soleymieux), le cours est changé plusieurs fois, de plus en plus tourné vers l'Est.

- "Deuxièmement, l'organisation du réseau hydrographique revient en grande partie aux phases de surrection des massifs montagneux. L'orientation est-ouest révèle les principales cassures tectoniques et confirme la pente post-oligocène qui raccordait les monts du Soir à la Loire. La dernière phase orogénique conjuguée avec l'abaissement du fleuve a donné une nouvelle direction aux cours d'eau foréziens. Selon A. Le Griel, cette hypothèse justifie les datations pliocène des réseaux du Lignon, de l'Aix, de la Curraize et de la Mare, mais également la direction sud-ouest -nord-est de l'Onzon et la capture potentielle du Vizézy qui bifurque à mi-parcours vers le nord-est. (Jean-Noël Degorce, "Les milieux humides dans la Loire", Centre d'Etudes Foréziennes,

Saint-Etienne, 1998)".

(b) Le bassin d'effondrement d'Ambert ou de la Dore résulte de l'effondrement de la clef de voûte d'un anticlinal formé lors de l'érection des Alpes. Il est lui-même compris entre l'effondrement de la Grande Limagne de Clermont-Ferrand et l'effondrement forézien de la plaine de la Loire. A ce premier système de failles (majoritairement Nord-Sud), s'ajoute un second système qui oriente le cours vers l'Est.

- "Ainsi les monts du Forez forment un important fragment d'un anticlinal granitique N-S, séparant les plaines de la Loire de celles de l'Allier. C'est cet anticlinal cassé (failles N-S) qui est à l'origine de la formation de ces montagnes. Mais des accidents SE-NO beaucoup moins réguliers, affectant cet ensemble fondamental, déterminent des accidents de détail qui, en certains points, dissimulent la trame première, beaucoup moins marquée dans le détail du relief actuel. (Bruno du Roselle, "Les Monts du Forez - Recherches morphologiques", in Persée, Annales de Géographie,

Juillet-Octobre 1950)".

- "Résumé. Les Monts du Forez, dans l’est du Massif central français, constitués de roches magmatiques (granites) et métamorphiques (gneiss, migmatites), se sont édifiés à l’ère Primaire au cours de la phase tectonique hercynienne, qui se clôture par une activité volcanique au Carbonifère. Au Tertiaire, l’orogénèse alpine a créé un système de horsts et de grabens qui ont donné à la région sa configuration actuelle, les Monts du Forez étant bordés par deux grandes failles nord-sud limitant les fossés de la Limagne et de la Plaine du Forez. Cette phase alpine se termine par un épisode volcanique miocène. Enfin, les glaciations du Quaternaire ont modelé les paysages actuels. (M. Boudrie, "Présentation géologique de l'ensemble Monts du Forez, montagne Bourbonnaise, limagnes, plaine du Forez, in Journal de Botanique, 2004)".

(c) Référence encyclopédique :

- "La Mare est une rivière française qui coule dans les départements du Puy-de-Dôme (63) et de la Loire (42). C'est un affluent direct de la Loire en rive gauche.
Géographie.
La longueur de son cours est de 46,6 km. La Mare naît dans les monts du Forez, sur le territoire de Saint-Clément-de-Valorgue, dans le département du Puy-de-Dôme non loin de la limite du département de la Loire. Elle se dirige d'abord vers le nord pendant 4-5 kilomètres. Aux abords de Saint-Anthème, elle entame une large boucle vers la droite (vers l'est) qui lui fera prendre la direction de l'est-sud-est, après avoir pénétré le territoire du département de la Loire. Arrivée à Saint-Marcellin-en-Forez, elle effectue une nouvelle boucle, vers la gauche cette fois, et prend alors la direction du nord-nord-est, direction qu'elle maintient plus ou moins tout au long du reste de son parcours de 46 kilomètres. Elle finit par se jeter dans la Loire à Boisset-lès-Montrond.
Communes traversées.
La rivière traverse ou longe les communes suivantes (d'amont en aval) :
Département du Puy-de-Dôme : Saint-Clément-de-Valorgue et Saint-Anthème
Département de la Loire : Gumières, Soleymieux, Saint-Jean-Soleymieux, Margerie-Chantagret, Boisset-Saint-Priest, Chenereilles, Sury-le-Comtal, Saint-Marcellin-en-Forez, Saint-Romain-le-Puy, Précieux, L'Hôpital-le-Grand et Boisset-lès-Montrond.
Hydrologie.
Comme la plupart des cours d'eau issus des monts du Forez, la Mare est une rivière abondante. Son débit a été observé durant une période de 38 ans (1971-2008), à Saint-Marcellin-en-Forez, localité située à une bonne quinzaine de kilomètres de son confluent avec la Loire, et juste en amont du canal du Forez qui, coupant son lit, capte une partie de ses eaux. Le bassin versant de la rivière y est de 95 km² soit plus ou moins 80 % de la totalité de celui-ci.
Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Saint-Marcellin-en-Forez est de 0,864 m³ par seconde.
La Mare présente des fluctuations saisonnières de débit relativement modérées, avec une longue période de hautes eaux d'hiver et de printemps caractérisée par un débit mensuel moyen évoluant dans une fourchette de 1,10 à 1,30 m³ par seconde, de décembre à mai inclus (avec un maximum peu net en février). Dès le début du mois de juin, le débit diminue fortement pour aboutir à la période des basses eaux qui a lieu de juillet à octobre, avec une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu'à 0,310 m³ par seconde au mois d'août, ce qui reste très confortable pour un cours d'eau d'aussi petite taille. Cependant ces chiffres ne sont que des moyennes et les fluctuations de débit peuvent être plus importantes d'après les années et sur des périodes plus courtes.
À l'étiage le VCN3 peut ainsi chuter jusque 0,029 m³, en cas de période quinquennale sèche, soit 29 litres par seconde, ce qui peut être considéré comme assez sévère.
Quant aux crues, elles peuvent être assez importantes compte tenu de la taille assez modeste du bassin versant. Les QIX 2 et QIX 5 ou débits calculés de crue biennale et quinquennale valent respectivement 8,9 et 15 m³ par seconde. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 18 m³ par seconde, le QIX 20 de 22 m³, tandis que le QIX 50 n'a pas été calculé, mais peut être estimé à 25 m³ par seconde.
Le débit instantané maximal enregistré à Saint-Marcellin-en-Forez durant cette période, a été de 42,20 m³ par seconde le 2 décembre 2003, tandis que le débit journalier maximal enregistré était de 28 m³ par seconde le même jour. Si l'on compare la première de ces valeurs à l'échelle des QIX de la rivière, l'on constate que cette crue était extrêmement forte, bien plus importante que le niveau d'une crue cinquantennale. Il s'agissait sans doute d'une crue plus que centennale et donc tout à fait exceptionnelle.
Au total, la Mare est une rivière assez abondante, bien alimentée par les précipitations des monts du Forez. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 287 millimètres annuellement, ce qui est, il est vrai, inférieur à la moyenne de la France entière tous bassins confondus (320 millimètres), mais nettement supérieur au bassin de la Loire (244 millimètres). Le débit spécifique de la rivière (ou Qsp) atteint de ce fait le chiffre de 9,1 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin. (Wikipédia)".

Pont monolithe


(a) Un pont monolithe est un pont formé d'une seule pierre (en grec, ), en appui sur plusieurs autres.

(b) Du fait de sa taille limitée, un pont monolithe enjambe généralement un ru, un ruisseau ou une rivière au début de leur cours. Ceux qui l'empruntent sont des randonneurs, le plus souvent en pleine nature. Il est difficile d'envisager de passer un fleuve, en voiture, de cette manière.

(c) En Forez. Dans les monts du Forez. Un pont monolithe enjambe La Mare, entre le hameau de La Sauvetat et le bourg de Gumières. En ce lieu, un chemin prend la suite de la haute Mare, pour marquer la limite entre le département de la Loire et celui du Puy-de-Dôme. Le pont est donc, par la même occasion, un point de frontière. Ce pont est dans le haut vallon médian de La Mare, depuis qu'une faille tectonique tardive est venue détourner vers l'Est le cours de la haute Mare.

(d) Voir Cerfs du Forez. Haut vallon de La Mare. Hautes sources de La Mare.

Hautes sources de La Mare

(A) Définition.


(a) La Mare est une rivière du Forez qui se jette dans la Loire. Par convention, on nommera "hautes sources de La Mare" toutes les sources de La Mare dont le cours d'eau n'a pas de nom propre (autrement dit, un ru) et qui se situent à plus de 1 000 mètres d'altitude. Ces sources donnent lieu à des rus anonymes. Elles sont étagées de 1 030 m à 1 185 mètres d'altitude. Seule la plus élevée d'entre elles est la source officielle.

(b) Par principe définitionnel, sont exclues de cette catégorie les sources des ruisseaux d'altitude qui se jettent dans La Mare :

- les sources du ruisseau d'Auzon, situées vers 1180 mètres, soit 5 mètres sous la source officielle de La Mare ; le ruisseau d'Auzon, qui coule d'abord dans une faille parallèle, conflue avec La Mare, sous le Jas de Gagnaire, à 1133 mètres ;

- les sources du ruisseau du Moulin Juquel, cours d'eau qui naît vers 1115 m, et se jette dans le ruisseau de Chantereine (ci-dessous), au Crozet, à 900 mètres ;

- les sources du ruisseau de Chantereine. Né à 1110 mètres, ce dernier fait sa confluence au pont des Everts, sous le hameau de Gabeloux, à 680 mètres ;

- les sources du ruisseau de Prolanges, né vers 1150 mètres et confluant dans le bois de Barto, à 779 mètres.

(c) Les hautes sources de La Mare ne regroupent pas toutes les sources de La Mare. Même en ne descendant qu'à l'altitude du bourg de Gumières, les sources basses de La Mare sont encore nombreuses.

(d) Parmi les quinze hautes sources ainsi définies (la liste n'est pas exhaustive), douze se situent dans le haut vallon de La Mare. Ce vallon est formé par une faille tectonique. Leurs rus y coulent, le plus souvent, du Sud au Nord ou du Nord au Sud. A une époque géologique reculée, peut-être ont-ils formé ici un lac d'altitude. Pendant les grandes glaciations du Quaternaire, à défaut de glaciers, comme sous Pierre-sur-Haute, ce vallon a du connaître des accumulations durables de neige, sous la forme de névé., d'où une forte érosion cryonivale aboutissant à des cirques nivaux.

Aujourd'hui, tous ces rus cumulés sont captés, sous La Sauvetat, par une faille orientée Nord--Est-Sud-Ouest. Cette faille dévie leur cours, du côté de l'Est, et conduit leurs eaux vers le bourg de Gumières. Les géologues s'interrogent encore sur la datation (relative et absolue) des failles d'orientation Nord-Sud et de celles d'orientation Est-Ouest.

(e) Ces hautes sources peuvent être insérées dans un rectangle de 7 kilomètres de longueur (Nord-Sud) et de 2,3 kilomètres de largeur (Est-Ouest). Si on ne considère que le haut vallon de La Mare, pour une même longueur de 7 km, la largeur n'est plus que de 1,5 km. Cette forme allongée est importante pour le débit de la rivière, pendant une pluie ou un orage. Tous les rus ne sont pas à la même distance de leur point de rencontre commun. Ce dernier est situé dans une gorge, entre les lieux-dits Bonclos et Le Moulin. Les temps de réaction propres à chaque ru étant différents, la crue a tendance à s'étaler et à se répartir dans le temps. Les milieux humides du haut vallon, dans lesquels l'eau percole lentement, ralentissent l'écoulement de l'eau et constituent une réserve d'eau.

Par ailleurs, l'effet de foehn tend à concentrer les précipitations sur la partie la plus occidentale, c'est-à-dire le haut vallon de La Mare. On peut même "parier" (si le phénomène est linéaire et décroissant) que son versant Ouest est le plus arrosé, ce qui correspond bien à une proportion de neuf sources sur douze.

(f) Certaines sources font maintenant l'objet d'un captage. Les zones de captage sont systématiquement débroussaillées et isolées par des clotures grillagées. Ces captages sont numérotés et nommés de C1 à C5.

(g) Les sommets ne dépassant guère 1 250 mètres d'altitude, les hautes sources (plus de 1 000 mètres) sont, par définition, proches des sommets. Pour cela, il faut des conditions géologiques favorables. Comme pour le bassin versant de l'Anzon et du Haut-Lignon, la nature géologique du sol facilite l'apparition de sources, en haute altitude relative, c'est-à-dire près des sommets.

- "Toutes les roches du socle ont à peu près le même comportement hydrogéologique. Elles sont imperméables par nature et compactes en profondeur. Leur partie superficielle, par contre, est abondamment fissurée ce qui facilite la pénétration des eaux pluviales qui provoque l’altération et la désagrégation de la roche. Une arène se constitue, surmontant une zone altérée en gore, puis la roche saine. Le complexe arène-gore, dont l’épaisseur varie de quelques décimètres à plus de 10 mètres dans les zones fracturées, possède une perméabilité non négligeable : il emmagasine les précipitations, est le siège des circulations sous-cutanées qui, à la faveur d’irrégularités topographiques ou lithologiques, émergent en de nombreuses sources à faible débit. Celles-ci donnent naissance à des ruisseaux qui peuvent être captés. (Emeline Gillet, "Etat des lieux du bassin versant Anzon / Haut-Lignon", page 12)".


(B) Liste.


(a) Par convention, les quinze hautes sources de La Mare sont numérotées de S1 à S15. L'origine du comptage est le col de la croix de l'homme-mort ou, plus précisément, le Café du Roy ou le hameau de Roy. La numérotation s'effectue dans le sens trigonométrique ou anti-horaire. Certes, ces matricules sont peu poétiques ! Mais, donner un nom propre à ces sources ferait de leurs rus des ruisseaux.

(b) Située le plus au Nord, S1 est dans un pré marécageux, sous une jasserie inutilisée. L'altitude de la jasserie est de 1 200 mètres. La serve de la jasserie ne reçoit que des eaux de ruissellement.

Plus près de la maison, un creux rempli d'eau claire doit être considéré comme une boutasse artificielle et non comme une source naturellement jaillisante. Elle ne peut être considérée comme la source du ru. Ce dernier apparaît un peu plus bas. Il se fraye un cours dans la Grande Sagne. A cette altitude, si la source était la serve, ce ru serait La Mare. En effet, la source officielle, considérée ainsi parce que la plus haute, est seulement à 1 185 mètres d'altitude. Or, la source officielle est située sept kilomètres plus au Sud. Après un processus de frayage, ou de percolation, cette eau de ruissellement, venue des hauteurs de Verrières-en-Forez, ne forme un cours d'eau que vers 1 180 mètres d'altitude. Il coule au milieu des bouleaux, des fleurs de pontederia et des fuseaux de "coton" de la linaigrette.

(c) Le ru de la source S2, lui aussi dans la Grande Sagne, mais dans une partie boisée, naît au-dessus de la ruine (devenue invisible, dans le taillis) de La Chaux, vers 1 170 mètres. Les rus de S1 et S2 se rejoignent vers 1 145 mètres. Ils forment un ru nommé, par convention, S1 + S2.

(d) Le ru de la source S3, toujours dans la Grande Sagne, alimente la loge et la fumade de la jasserie nommée Le Clos, vers 1 165 mètres. Probablement canalisé par les travaux des hommes, le ru de S3 rejoint S1+S2 à 1 144 mètres, en amont du talus de la départementale D496. Le ru cumulé, S1+S2+S3 franchit la D496, puis la D102, par des canalisations souterraines. Toujours anonyme, le ru S1+S2+S3 longe (à l'Ouest) la départementale D102 qui descend vers Margerie-Chantagret. De nombreuses cartes, éditées sur papier (IGN) ou au format électronique (Mapsource), ne représentent ni S1, ni S2 ni S3, mais leur réunion, en aval de la départementale D102.

(e) Le ru de la source S4, qui se manifeste dans le marais nommé La Grande Goutte, apparaît vers 1160 mètres, un peu au Nord de la D496. Il la traverse dans une canalisation des Ponts et Chaussées. Il vient mouiller et drainer la prairie très verte nommée Grande Goutte. C'est par un détournement de ce ru, qui ne suit plus la ligne de plus grande pente, que le marais de Grande Goutte est devenu, du moins dans sa partie haute, un pré exploitable par l'homme. Le ru qui émerge de S4 vient rejoindre S1+S2+S3 dans un marais broussailleux. Ce marais, compris entre la D102 et une zone de captage (C2), est apprécié par les chevreuils et les sangliers. La zone C2, grillagée et débroussaillée, est aménagée au bord du GR3, à proximité du lieudit La Grange. L'altitude de cette confluence est de l'ordre de 1 125 mètres. Entre temps, le ru issu de S4 a reçu le tribut hydraulique de S5, décrit ci-dessous.

(f) Né vers 1 130 mètres, S5 se fait très discret. Il est dans une zone rendue inaccessible par les effets de la tempête de décembre 1999. En tout ou en partie, cette eau fait l'objet d'un captage (en C1), à l'Est de la départementale D258. Cette route, conduisant au village de La Sauvetat, marque la limite du département de la Loire et de celui du Puy-de-Dôme. Le ru formé par la portion d'eau qui échappe au captage vient se réunir à S4, dans des broussailles marécageuses, vers 1 126 mètres.

Réunies près d'un autre captage (C2), longé par le GR3, les eaux cumulées de S1+S2+S3+S4+S5 forment ce que nous nommerons, par convention, la haute Mare du Nord. Ces eaux coulent dans un marais. Puis elles sont attirées par une faille. Cette dernière les conduit dans le vallon médian de La Mare, entre Bonclos et Le Moulin. Cette confluence se réalise à l'altitude 1 052 mètres.

Au nom du principe des "frontières naturelles", ce sont ces cinq rus, alimentés par les sources les plus nordiques de La Mare, qui permettent au territoire de la commune de Gumières de faire une incursion entre le territoire de Verrières-en-Forez et celui de Saint-Anthème.

(g) La source S6 est située en Auvergne, à l'Est du village de La Sauvetat. Elle se manifeste du côté Nord du village, au bord du GR3 qui rejoint le col de la croix de l'homme-mort. Son altitude est de 1 140 mètres. Captées par des forages, dans la nappe phréatique, les eaux de deux fontaines du village vont rejoindre cette source, sous la forme du trop-plein issu de leur bachal. Le ru issu de S6 (comme S7 ci-dessous) vient rejoindre La Mare à 1 105 mètres d'altitude, à l'Ouest d'un curieux pont monolithe.

(h) La source S7 est située à l'Est de La Sauvetat. Elle apparaît du côté Sud du village, en-dessous du GR3 qui se dirige vers Ferréol. L'altitude est de 1 120 mètres. L'eau de la nappe est captée, en amont de la source, pour alimenter une exploitation agricole. Le trop-plein rejoint la source dans le pré attenant. Le ru de S7 rejoint celui de S6, à 1 105 mètres d'altitude, dans un pré humide.

Ces deux rus (S6+S7) vont ensemble dans La Mare, en amont du pont monolithe.

(i) S8 se manifeste à 1 150 mètres d'altitude. Son eau traverse un chemin, venu de La Sauvetat, conduisant au lieudit Les Chabannes. Le fossé qui canalise cette eau est à l'intersection d'un autre chemin, venu des Pérines. En réalité, il s'agit de deux sources proches, S8a et S8b. Elles sont nées dans la forêt, à proximité (vers 1 160 mètres). Ces eaux arrosent les prés des Chabannes et alimentent un petit étang. Ceci fait, elles rejoignent La Mare du Sud, vers 1 120 mètres d'altitude.

(j) Toujours sur la rive droite de La Mare, S9 apparaît dans une clairière de Saint-Anthème, sous une maison isolée nommée La Marelle. Cette maison est au bout d'un chemin venu du hameau nommé Les Trèves. Le ru se manifeste peu à peu, en percolant un sol marécageux. Une fois formé en cours d'eau, il coule d'abord dans le sens Ouest-Est. Puis une hauteur (1 150 m d'altitude) l'oblige à couler Nord-Sud, dans une faille qui doit être commune au ruisseau d'Auzon et à l'Andrable (plus au Sud). C'est ainsi que ce ru rejoint La Mare qui, globalement, dans ce haut vallon, coule Sud-Nord. La confluence s'effectue vers 1 130 mètres. A proximité, une pierre plate sert de repère aux voisins. Dans ce vallon peu pentu, à la jonction de deux failles de même orientation, La Mare enroule méandre sur méandre. A l'endroit précis de la confluence, La Mare coule en direction Ouest-Est. Tout ceci tend à désorienter le randonneur aventuré en ces lieux.

La partie Sud de la rive Ouest de La Mare est drainée par le ruisseau d'Auzon. Il rejoint La Mare à 1 133 mètres, sous le Jas de Gagnaire.

(k) S10, la plus méridionale des hautes sources, est la source officielle de La Mare. Elle est située à 1 185 mètres. Elle ne se manifeste d'abord que par une flaque d'eau tenace dans un petit sentier en sous-bois. Le ru qui naît là sert de frontière entre la Loire et le Puy-de-Dôme, jusqu'au pont monolithe sous La Sauvetat. Par convention administrative, la haute Mare est donc auvergnate. Elle coule d'abord sur la commune de Saint-Clément de Vallorgue. Elle arrose et borde le territoire de Saint-Anthème à partir du Jas de Gagnaire. Une frontière peut en cacher une autre : Gumières et Saint-Jean-Soleymieux viennent aussi jouxter les premiers méandres de La Mare.

(l) Faisons demi-tour. Nous parcourons, maintenant, le côté Est du rectangle. S11 est la première source que nous trouvions sur la rive droite (Est) de La Mare. Elle arrose un pré pentu, marécageux, dont la verdure particulière lui a valu le nom de Verdine. Ce toponyme se retrouve en d'autres lieux de France. Pour sa couleur verte, la traditionnelle roulotte des Gitans a aussi reçu le nom de verdine. En haut du pré, adossée à la forêt qui gagne du terrain, se trouve la ruine d'une jasserie (1 145 mètres). Elle aussi devait se nommer Verdine. Le ru verse son tribut à La Mare, à 1 133 mètres. Comme le ruisseau d'Auzon, ce ru débouche sous le Jas de Gagnaire.

(m) Le ru issu de S12 se manifeste, de manière très modeste, comme une flaque boueuse et un filet d'eau dans un chemin. Cette manifestation se situe à 1 130 mètres, dans le Grand Bois. En réalité, la source est plus haute et plus à l'Est. Ayant ainsi traversé le chemin, le ru arrose et draine un pré. Il coule d'abord plus ou moins Nord-Sud. Puis il oblique vers l'Ouest. Il rejoint La Mare, en face des pâturages des Chabannes, à 1 110 mètres.

S12 est la dernière source du versant Est du haut vallon de la Mare. Les suivantes se situent sur le versant Ouest des monts du Forez et dominent le bourg de Gumières. Elles participent donc au vallon de Gumières.

(n) S13 apparaît, à 1 160 mètres, dans un vallon très pentu, entre les hauteurs de Biasset (au Sud) et de Chanterelle (au Nord). Le ru utilise parfois le chemin qui descend vers Le Royet (un hameau à 1 045 mètres). En aval du Royet, le ru dévale un vallon pour rejoindre La Mare, à 926 mètres d'altitude.

(o) La source S14 se situe dans un pré pentu, sous le hameau nommé Le Bouchet. Elle est la plus basse des sources hautes (1 030 mètres). Le ru auquel elle donne naissance est aussi le plus discret. Il rejoint La Mare vers 930 mètres. A vol d'oiseau, sa longueur ne doit pas atteindre 500 mètres.

(p) S15 se situe sous le Café du Roy, au Sud, à la hauteur du lieudit La Jasserie. Son altitude est de 1 120 mètres. La modestie du débit de cette source et celle du ru conséquent contrastent avec la profondeur du ravin où ils débouchent. La tectonique des plaques a joué un rôle majeur dans la formation de ce ravin. C'est celui qui aboutit vers le bourg de Gumières. Le haut de ce vallon de Gumières est utilisé par la départementale D102, qui vient de Margerie-Chantagret. Le ru qui naît de S15 vient rejoindre La Mare à l'altitude de 960 mètres. La confluence s'effectue dans le profond thalweg situé entre les hameaux nommés Le Moulin et La Chaux.

Haut vallon de La Mare



En Forez-Livradois.

(a) Le haut vallon de La Mare est la partie la plus haute du cours de La Mare, en amont de Gumières, dans les monts du Forez.

(b) Le haut vallon de La Mare est :

- pour sa partie Ouest, situé en Auvergne, dans le département du Puy-de-Dôme, sur les territoires des communes de Saint-Anthème et de Saint-Clément de Vallorgue ;

- pour sa partie Est, en Forez, dans le département de la Loire, sur les communes de Gumières (principalement) et de Saint-Jean-Soleymieux (pour une bande de quelques centaines de mètres de largeur).

(c) En effet, la frontière départementale suit d'abord le cours de la haute Mare, jusqu'au pont monolithe entre La Sauvetat et Gumières. Puis elle suit un chemin (une version du GR3) qui rejoint la départementale D258 pour aboutir au col des Limites.

(d) Le haut vallon de La Mare est formé par une faille tectonique (ou un ensemble de failles) qui coupe en deux la ligne des crêtes des monts du Forez. Cette faille, de direction globale Nord-Sud, est de même orientation et de même origine que celles qui ont provoqué le bassin d'effondrement de la Loire, le graben où coulent la Durolle et la Dore, de Thiers à Ambert et l'effondrement de la Vallorgue, où coule l'Ance.

(e) Dans ce haut vallon, coulent les rus qui naissent de douze des quinze hautes sources de La Mare.

(f) Outre le découpage administratif entre partie Ouest et partie Est, qui correspond à ses deux versants, on peut diviser le vallon de la haute Mare en une partie Nord (le haut vallon Nord où se forme la haute Mare du Nord) et une partie Sud (le haut vallon Sud où se forme la haute Mare du Sud). Elles sont reliées par une zone de jonction, presque centrale (le haut vallon médian de La Mare).

- Haut vallon Nord. Dans la partie Nord, que traverse la départementale D496 entre le col de la croix de l'homme-mort et le col des Limites, des cours d'eau anonymes, nés des cinq sources les plus septentrionales, coulent dans le sens Nord-Sud.

- Haut vallon médian. Dans la zone de jonction, deux rus, venus de La Sauvetat, coulent grosso modo dans le sens Ouest-Est. Ils se rejoignent et se jettent ensemble dans la haute Mare Sud, à la hauteur du pont monolithe.

- Haut vallon Sud. Dans la partie Sud, la Mare officielle (ou haute Mare du Sud) et son premier affluent, le ruisseau d'Auzon, coulent du Sud au Nord. Trois rus viennent apporter leur tribut à La Mare. Deux rus dévalent le versant Ouest. Un ru dévale le versant Est, dans la clairière marécageuse et pentue de Verdine. La haute Mare du Sud et le ruisseau d'Auzon coulent d'abord dans deux failles, distinctes mais voisines, séparées par une ligne de crêtes où se trouve la ruine de Garnasson. La faille du ruisseau d'Auzon, qui est la plus à l'Ouest, semble se prolonger, au Sud, par celle de l'Andrable. Au Nord, vers les Chabannes, cette faille canalise encore un ru descendu des abords du lieu-dit La Marelle.

(g) La zone de jonction ou vallon médian de la haute Mare correspond à la rencontre de deux ensembles de failles. Une fracturation d'orientation plutôt Est-Ouest, probablement ultérieure à la première, est venue créer les profonds ravins qui s'étagent du bourg de Gumières au lieu-dit Bonclos, en passant par Le Moulin. Cette faille, ramifiée, capte les rus venus du Nord, impose son orientation aux deux rus de La Sauvetat et capte La Mare venue du Sud. Après cette capture dans la zone de jonction, La Mare coule dans le vallon du Gumières.

(h) Généralisation. Cette aventure géologique de la haute Mare est aussi vécue par le haut Vizézy (entre la Grande Pierre Bazanne et la jasserie des Chambons). En effet, ce ruisseau coule dans le sens Sud-Nord avant de bifurquer nettement à l'Est, en direction de Montbrison.

- "(... ces deux vallées à orientation Nord-Ouest-Sud-Est constante ont, selon toute vraisemblance, été guidées par des failles mises en évidence sur certaines sections. (Bernard Etlicher, "Quelques problèmes morphologiques sur le versant oriental des Monts du Forez", Revue de géographie de Lyon, année 1975, volume 50, numéro 3)".

(i) Voir Layon. Layonnage. Layonner.

Layonneur




(a) Un layonneur est un individu qui layonne ou qui crée un layon, c'est-à-dire qui marche en forçant son passage dans le taillis, dans les broussailles ou dans la végétation tropicale. Le mot est absent des dictionnaires les plus courants.

- layonneur, n.m. Spéc.Personne chargée de tracer un layon, un sentier dans la forêt vierge pour faciliter la progression. Abattre un arbre en forêt vierge est une véritable entreprise de travaux publics. Il faut, d'abord, repérer l'essence choisie avec une équipe de layonneurs qui ouvrent leur chemin au sabre d'abattis.(Georgy, 1992 : 87). Il y a un des layonneurs qui a été piqué par un serpent. (Forestier, Mitzic, 1994). (Glossaire, Document du web).

- N.B. Le sabre d'abattis est aussi nommé coupe-coupe ou machette.

(b) Référence d'usage du terme :

- Ilary, le layonneur responsable du topofil, demande à Hilfan, du groupe fermant la marche, s'il a ramassé la tortue. (Daniel Berger, Christian Portal, "Mission profonde en Guyane avec la Légion étrangère", page 55).

N.B. Un topofil est une bobine de fil que l'on déroule en marchant, tandis qu'un instrument mesure sa longueur. Pour prendre des mesures sur un terrain accidenté ou difficile d'accès. Distances jusqu'à 2500 mètres grâce à une bobine de fil et un compteur. (Document du web, vendant des topofils).
Ne pas confondre topofil et conomètre. Ils ont la même forme mais ne mesurent pas la même chose.

- Le conomètre est un appareil servant à mesurer la bêtise humaine.
Il en existe plusieurs types : linéique, surfacique et temporel.
Un conomètre se compose essentiellement, et uniquement, d'une bobine de fil, du type que l'on trouve en mercerie, de couleur sombre de préférence ou bien claire de préférence. Une bobine de fil ordinaire est préférée. La bobine de fil ordinaire se place derrière le revers de la veste. S'il n'y a pas de veste, il faut en acheter une. S'il y en a une, il faut l'endosser. La bobine de fil se met derrière le revers, et il est très important de faire dépasser un centimètre de fil par la boutonnière de la veste.
Ça ne rate jamais, il y a toujours un quidam pour dire "tu as un bout de fil qui dépasse, je vais te l'enlever".Il ne reste plus alors qu'à mesurer la quantité de fil débitée avant que le quidam s'arrête. Il s'agit donc d'un instrument de mesure très précis, qu'on appelle aussi parfois un conomètre à fil perdu. Un conomètre de ce type est dit conomètre linéique : Il mesure la connerie en mètres (m), pour un état de connerie général d'une personne: la mesure est absolue et fiable.
La connerie peut se mesurer à l'aide d'autres unités : l'énoncé d'une connerie étant souvent un phénomène récurrent et imprévisible, on pourra l'exprimer en Becquerel (Bq), représentant la conoactivité, par analogie avec la radioactivité. Une controverse agite le CNRS depuis quelques temps pour déterminer si l'usage du Herz (Hz) et de ses sous-multiples était justifié dans l'étude de certains cas pathologiques graves dans lesquels le caractère probabiliste de l'énoncé d'une connerie est discutable, le phénomène tendant à devenir périodique et donc prévisible. Dans les deux cas, une étude statistique effectuée dans la plus grande discrétion s'impose.
Il existe aussi le conomètre surfacique qui mesure la connerie par mètre carré (c/m²). Son mode de fonctionnement est simple. Tracez un carré d'un mètre de côté à l'aide d'un produit de marquage quelconque (craie, peinture, etc.) sur un trottoir d'une grande ville près de chez vous, de préférence au pied d'un immeuble. Placez vous dans la figure susdite et regardez en l'air en direction dudit-immeuble, mais surtout surveillez du coin de l'œil le nombre (parfois impressionnant) de quidams qui viendront se placer soit à vos côtés, soit devant ou bien derrière vous, essayant de comprendre ce qui peut retenir votre attention. Reculez-vous rapidement et comptez le nombre de quidams qui, placés dans la figure que vous avez tracé, ont le nez en l'air.
Le conomètre temporel est très simple de fabrication et d'usage. Prenez un petit rectangle de papier et inscrivez de chaque côté ce message (dans la langue qui a le plus de couettes) "Comment peut-on occuper un imbécile tout un après-midi ? Tournez SVP.". Remettez sans commentaire ce billet à la première personne que vous rencontrez. Chronométrez le temps que le sujet consacre à l'examen du message sous toutes ses faces. Il existe également une grande variété de conomètres artisanaux dits conomètres booléens, mais leur intérêt reste limité, vu la médiocre qualité de l'information obtenue. (Pastiches sur Wikipédia).

(c) Exemple de témoignage de layonneur :

- Bonjour je suis breton et baroudeur de naissance. Célibataire j'ai le temps de layonner l'Amérique.. (Document du web).

(d) Equipement. Le randonneur layonneur est équipé de vêtements solides, d'un sécateur, d'une machette, d'une scie à bois et d'une serpe à bois. En layonnant, il ne quitte pas son sac à dos (le plus ergonomique possible). Pour s'orienter, boussole et GPS sont nécessaires.

(e) Du fait de la déprise foncière, il est possible de layonner en France, par exemple, dans les Monts du Forez. Deux illustrations géographiques :

http://www.everytrail.com/my_trips.php?user_id=79847

http://www.everytrail.com/view_trip.php?trip_id=348013

Layonner




(a) Absent de certains dictionnaires et dérivé de layon, le verbe layonner signifie "créer un layon en taillant la végétation de la forêt", "tracer et ouvrir des layons dans une forêt (Larousse)" ou "randonner hors-sentier, tout en forçant le passage dans les taillis et les broussailles".

(b) Référence d'usage du terme :

- Une machette par personne : La machette est au moins aussi indispensable qu'une arme à feu. Non seulement elle permet de layonner mais cette arme blanche est utilisée pour la
construction d'un carbet, dépecer une tortue ou autre gibier. Tout comme un fusil, elle est psychologiquement rassurante. En situation de survie, elle pourra permettre de capturer de petits
poissons. ("La perte en forêt", document du web).

(c) Contextes :

- Le layonnage est inévitable pour toute progression dans la forêt tropicale, du fait de la vitesse avec laquelle la végétation referme les passages qui ont été forcés.

- Dans des endroits comme les Monts du Forez, on peut être conduit à layonner du fait de la déprise foncière qui transforme les anciens pâturages en taillis et ceux-ci en forêt.

(d) En randonnée sur sentiers, on progresse facilement à raison de 5 kilomètres à l'heure. Le layonnage est une progression beaucoup plus lente, qui fatigue les bras autant que les jambes. En Guyane, sans layonnage préalable, on ne progresse que de quatre kilomètres par jour.

(e) Voir Haut vallon Nord. Haut vallon Nord. Hautes sources de La Mare.

Déprise foncière



(a) La déprise foncière est la fin de l'emprise humaine (souvent agricole) sur un fond, un terrain préalablement exploité.

(b) Les causes en sont les guerres, les épidémies, les changements technologiques et commerciaux (concurrence et mondialisation, de nos jours).

- Si nous n'avions pas de problème d'équilibre de la production agricole mondiale à l'horizon de trente ans, les OGM ne seraient peut-être pas nécessaires. Mais les OGM vont devenir d'une importance cruciale parce qu'il faudra d'ici à trente ans, pour la seule production alimentaire, doubler la production agricole à surface cultivée constante. En effet, du côté de la demande, nous serons en 2050 neuf milliards d'êtres humains, contre six milliards aujourd'hui, dont un milliard qui ne mange pas à sa faim. Et l'on peut espérer que les pays émergents continueront d'accroître leur pouvoir d'achat. Or la conquête de nouvelles terres à défricher sera très limitée et ne compensera pas la déprise foncière due au développement des villes, des routes, des aéroports… Ainsi la Chine perd entre 800 000 et 1 million d'hectares chaque année avec le développement de l'urbanisation. Une situation potentiellement déficitaire pour les productions agricoles et alimentaires est en train de se développer au niveau mondial. (Philippe Chalmin, "La malédiction des matières premières", document du web).

(c) La déprise foncière se traduit par le développement de marais dans les zones humides, de taillis et de forêts quand les arbres sont dans leur climax.

(d) Le développement de la déprise foncière dans les fonds de vallons et sur les crêtes escarpées pose la question de la remise en valeur du terroir.

- Le GAL Châtaigneraie Limousine s'étend sur tout le Sud de la Haute-Vienne. Il regroupe 60 communes. Son nom fait référence au châtaignier, composante essentielle du paysage, de la culture et de l'économie locale. Le territoire est structuré autour de deux petites villes (Rochechouart, 5 000 habitants et Saint-Yrieix-la-Perche, 8 000 habitants) au potentiel touristique important. Parallèlement, plusieurs bourgs-centres jouent le rôle de pôle d'animation de proximité. Un Parc Naturel Régional, récemment créé sur les départements de la Haute-Vienne et de la Dordogne, intègre 28 communes de la zone. Le territoire est caractérisé par une forte représentativité du secteur primaire et une déprise foncière : c'est une région d'élevage marquée par une tradition de pluriactivité. Au regard de la forte déprise foncière se pose la question de la vocation ultérieure du foncier et de la gestion future de l'espace et des paysages. L'économie est elle aussi marquée par une déprise : la zone a bénéficié d'une dynamique d'implantation et d'extension d'activités ces dernières années, tant dans l'industrie que dans l'artisanat ou le commerce. Néanmoins, le problème de l'emploi reste posé : il est concentré dans des secteurs d'activités fortement concurrencés (textile, bois, construction électrique...). Plusieurs communes vivent en état de dépendance avec une ou deux entreprises dominantes. L'artisanat et le commerce, s'ils sont encore bien représentés, sont confrontés à la baisse de la population et aux nouvelles habitudes de consommation. Il existe un réel potentiel de développement touristique lié, d'une part à un environnement naturel, un bâti traditionnel préservé et un patrimoine vernaculaire riche, d'autre part à une offre diversifiée. L'opération est fortement liée à l'importance de l'élevage dans l'agriculture et l'économie locale et à la qualité reconnue de la viande limousine. ("Création d'une boucherie collective de vente directe des produits fermiers", document du web).

(e) Pour le randonneur, la déprise foncière, avec son corollaire qui est la fermeture des paysages et l'obstruction des chemins, la déprise foncière, dis-je, est l'occasion de pratiquer le layonnage. C'est le cas pour le Haut vallon de La Mare.

(f) Histoire locale. Dans "Les hommes et la terre en Forez à la fin du moyen-âge" (2006, Biography & Autobiography), Claude Colombet-Lasseigne montre, par les documents historiques mentionnant ou non des vacats, qu'il y a eu une déprise foncière en Forez, après 1376, près de Roanne.

(g) Voir Haut vallon Nord de La Mare. Haut vallon Sud de La Mare. Hautes sources de La Mare. Layonner. Layonneur. Machette. Sauveté. Serpe.

Layonnage


(a) Le mot layonnage, nom commun masculin, désigne l'activité consistant à "tailler un layon dans la végétation qui obstrue le passage des hommes".

- Action de layonner (Larousse).

(b) Étymologie. Absent des dictionnaires courants, layonnage vient du nom français layon et du verbe layonner.

(c) D'un point de vue morphologique et sémantique, comme rayon a donné rayonnage, le layon est l'objet du layonnage.

(d) Terme technique pour les planteurs (cacao, tabac, palmiers) et les forestiers. Le layonnage se fait alors en équipe avec un chef d'équipe, un boussolier, un jalonneur et cinq ou six manoeuvres. :

- Le layonnage consiste à l'ouverture à la machette d'un réseau de layons qui comporte une ligne de base, les layons principaux et les layons secondaires, l'objectif principal est de définir les parcelles et les unités de comptage. (Yahoo Questions/Réponses).

(e) Le layonnage est une forme particulière de la randonnée pédestre, en forêt tropicale, ou, en France, dans les zones rurales où la déprise foncière laisse le taillis (puis la haute futaie) envahir les anciens pâturages. Dans ce cas, le layonneur peut être un marcheur solitaire, armé d'un sécateur, voire d'une machette, d'une scie à bois et/ou d'une serpe à bois.

Layon




(a) Layon est un terme polysémique :

- Layon peut désigner :

la rivière française Layon, affluent de la Loire,

le vin des vignobles des Coteaux-du-Layon se situant autour de la rivière pré-citée.

un petit sentier rectiligne en forêt (Wikipédia).

(b) A ces trois sens, il faut ajouter que layon est aussi une déformation de hayon.

- (Vieilli) Planche ou des planches placées à l'arrière d'une voiture de déménagement pour l'agrandir. (Académie française).

(c) L'origine (celtique ou pré-celtique) du nom de la rivière des Deux-Sèvres (Cléré-sur-Layon ; Passavant-sur-Layon ; Nueil-sur-Layon ; Les Verchers-sur-Layon ; Concourson-sur-Layon ;

Saint-Georges-sur-Layon ; Rablay-sur-Layon ; Beaulieu-sur-Layon ; Chaudefonds-sur-Layon) se perd dans la nuit des temps. Les Celtes la nommaient Ara, les Romains fluvius Are. Puis on

donna le diminutif Arayon qui se transforma en layon, par assimilation de l'article.

(d) Étymologie limitée au français (nom masculin, donnant layons au pluriel) :


- Dans le sens 3, layon est un diminutif de laie, désignant une sente ;

- (Eaux et Forêts) Petite laie (endroit déboisé et rectiligne). (Académie française).

- Dans le sens 4, il est un dérivé de hayon par assimilation de l'article

(e) Dans le dictionnaire de l'Académie française, l'adjectif rectiligne est fondamental (l'adjectif déboisé va de soi). En effet, la ligne droite est une invention et une marotte de l'espèce humaine. Dans

la nature, tout est fractal et/ou chaotique. Un layon est un passage très étroit où les hommes ne passent que un à un. Le seul moyen de repérer un layon dans la fractalité naturelle du paysage est de

soigner sa perspective et de produire une impression de rectilignité, gage d'un made by a man.

(f) Voir Layonnage. Layonner. Layonneur. Machette. Serpe.