mercredi 16 septembre 2009

La Mare

Photo : Après une percolation dans un marais, La Mare naît dans une flaque d'un sentier.

(a) La Mare est une rivière qui prend sa source principale à 1185 mètres, dans les monts du Forez, et descend vers la plaine du Forez où elle se jette dans la Loire, 46 kilomètres plus loin, à Montrond-les-Bains. Le début de son cours, à très faible pente, sert de limite administrative entre le Puy-de-Dôme (63) et le département de la Loire (42). Du fait de la première phase de l'effet de foehn, le débit de la Mare est important. En effet, on compte au moins quinze autres sources (de même importance que l'officielle) et quatre ruisseaux affluents au-dessus de 1000 mètres d'altitude.

A vol d'oiseau, la source la plus au Nord (dans la Grande Sagne, dans la fumade d'une ancienne jasserie, près du Roy et du col de la croix-de-l'homme-mort) et la source la plus au Sud (officielle, vers Ferréol) sont espacées de 7 kilomètres. D'autres sources alimentent encore La Mare, jusqu'à Gumières.

(b) Orientation. Le cours de la Mare, initialement Sud-Nord (et Nord-Sud pour un bras annexe, lui-même ramifié), dans le haut vallon de la Mare, se trouve détourné vers l'Est, dans le vallon médian, par une faille qui amène les eaux vers le vallon de Gumières (orienté Nord-Ouest-Sud-Est). Cette faille et ce basculement du horst forézien, sont liés à la tectonique des plaques et à la formation des Alpes. Au-delà du hameau de Vau (commune de Saint-Jean-Soleymieux), le cours est changé plusieurs fois, de plus en plus tourné vers l'Est.

- "Deuxièmement, l'organisation du réseau hydrographique revient en grande partie aux phases de surrection des massifs montagneux. L'orientation est-ouest révèle les principales cassures tectoniques et confirme la pente post-oligocène qui raccordait les monts du Soir à la Loire. La dernière phase orogénique conjuguée avec l'abaissement du fleuve a donné une nouvelle direction aux cours d'eau foréziens. Selon A. Le Griel, cette hypothèse justifie les datations pliocène des réseaux du Lignon, de l'Aix, de la Curraize et de la Mare, mais également la direction sud-ouest -nord-est de l'Onzon et la capture potentielle du Vizézy qui bifurque à mi-parcours vers le nord-est. (Jean-Noël Degorce, "Les milieux humides dans la Loire", Centre d'Etudes Foréziennes,

Saint-Etienne, 1998)".

(b) Le bassin d'effondrement d'Ambert ou de la Dore résulte de l'effondrement de la clef de voûte d'un anticlinal formé lors de l'érection des Alpes. Il est lui-même compris entre l'effondrement de la Grande Limagne de Clermont-Ferrand et l'effondrement forézien de la plaine de la Loire. A ce premier système de failles (majoritairement Nord-Sud), s'ajoute un second système qui oriente le cours vers l'Est.

- "Ainsi les monts du Forez forment un important fragment d'un anticlinal granitique N-S, séparant les plaines de la Loire de celles de l'Allier. C'est cet anticlinal cassé (failles N-S) qui est à l'origine de la formation de ces montagnes. Mais des accidents SE-NO beaucoup moins réguliers, affectant cet ensemble fondamental, déterminent des accidents de détail qui, en certains points, dissimulent la trame première, beaucoup moins marquée dans le détail du relief actuel. (Bruno du Roselle, "Les Monts du Forez - Recherches morphologiques", in Persée, Annales de Géographie,

Juillet-Octobre 1950)".

- "Résumé. Les Monts du Forez, dans l’est du Massif central français, constitués de roches magmatiques (granites) et métamorphiques (gneiss, migmatites), se sont édifiés à l’ère Primaire au cours de la phase tectonique hercynienne, qui se clôture par une activité volcanique au Carbonifère. Au Tertiaire, l’orogénèse alpine a créé un système de horsts et de grabens qui ont donné à la région sa configuration actuelle, les Monts du Forez étant bordés par deux grandes failles nord-sud limitant les fossés de la Limagne et de la Plaine du Forez. Cette phase alpine se termine par un épisode volcanique miocène. Enfin, les glaciations du Quaternaire ont modelé les paysages actuels. (M. Boudrie, "Présentation géologique de l'ensemble Monts du Forez, montagne Bourbonnaise, limagnes, plaine du Forez, in Journal de Botanique, 2004)".

(c) Référence encyclopédique :

- "La Mare est une rivière française qui coule dans les départements du Puy-de-Dôme (63) et de la Loire (42). C'est un affluent direct de la Loire en rive gauche.
Géographie.
La longueur de son cours est de 46,6 km. La Mare naît dans les monts du Forez, sur le territoire de Saint-Clément-de-Valorgue, dans le département du Puy-de-Dôme non loin de la limite du département de la Loire. Elle se dirige d'abord vers le nord pendant 4-5 kilomètres. Aux abords de Saint-Anthème, elle entame une large boucle vers la droite (vers l'est) qui lui fera prendre la direction de l'est-sud-est, après avoir pénétré le territoire du département de la Loire. Arrivée à Saint-Marcellin-en-Forez, elle effectue une nouvelle boucle, vers la gauche cette fois, et prend alors la direction du nord-nord-est, direction qu'elle maintient plus ou moins tout au long du reste de son parcours de 46 kilomètres. Elle finit par se jeter dans la Loire à Boisset-lès-Montrond.
Communes traversées.
La rivière traverse ou longe les communes suivantes (d'amont en aval) :
Département du Puy-de-Dôme : Saint-Clément-de-Valorgue et Saint-Anthème
Département de la Loire : Gumières, Soleymieux, Saint-Jean-Soleymieux, Margerie-Chantagret, Boisset-Saint-Priest, Chenereilles, Sury-le-Comtal, Saint-Marcellin-en-Forez, Saint-Romain-le-Puy, Précieux, L'Hôpital-le-Grand et Boisset-lès-Montrond.
Hydrologie.
Comme la plupart des cours d'eau issus des monts du Forez, la Mare est une rivière abondante. Son débit a été observé durant une période de 38 ans (1971-2008), à Saint-Marcellin-en-Forez, localité située à une bonne quinzaine de kilomètres de son confluent avec la Loire, et juste en amont du canal du Forez qui, coupant son lit, capte une partie de ses eaux. Le bassin versant de la rivière y est de 95 km² soit plus ou moins 80 % de la totalité de celui-ci.
Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Saint-Marcellin-en-Forez est de 0,864 m³ par seconde.
La Mare présente des fluctuations saisonnières de débit relativement modérées, avec une longue période de hautes eaux d'hiver et de printemps caractérisée par un débit mensuel moyen évoluant dans une fourchette de 1,10 à 1,30 m³ par seconde, de décembre à mai inclus (avec un maximum peu net en février). Dès le début du mois de juin, le débit diminue fortement pour aboutir à la période des basses eaux qui a lieu de juillet à octobre, avec une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu'à 0,310 m³ par seconde au mois d'août, ce qui reste très confortable pour un cours d'eau d'aussi petite taille. Cependant ces chiffres ne sont que des moyennes et les fluctuations de débit peuvent être plus importantes d'après les années et sur des périodes plus courtes.
À l'étiage le VCN3 peut ainsi chuter jusque 0,029 m³, en cas de période quinquennale sèche, soit 29 litres par seconde, ce qui peut être considéré comme assez sévère.
Quant aux crues, elles peuvent être assez importantes compte tenu de la taille assez modeste du bassin versant. Les QIX 2 et QIX 5 ou débits calculés de crue biennale et quinquennale valent respectivement 8,9 et 15 m³ par seconde. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 18 m³ par seconde, le QIX 20 de 22 m³, tandis que le QIX 50 n'a pas été calculé, mais peut être estimé à 25 m³ par seconde.
Le débit instantané maximal enregistré à Saint-Marcellin-en-Forez durant cette période, a été de 42,20 m³ par seconde le 2 décembre 2003, tandis que le débit journalier maximal enregistré était de 28 m³ par seconde le même jour. Si l'on compare la première de ces valeurs à l'échelle des QIX de la rivière, l'on constate que cette crue était extrêmement forte, bien plus importante que le niveau d'une crue cinquantennale. Il s'agissait sans doute d'une crue plus que centennale et donc tout à fait exceptionnelle.
Au total, la Mare est une rivière assez abondante, bien alimentée par les précipitations des monts du Forez. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 287 millimètres annuellement, ce qui est, il est vrai, inférieur à la moyenne de la France entière tous bassins confondus (320 millimètres), mais nettement supérieur au bassin de la Loire (244 millimètres). Le débit spécifique de la rivière (ou Qsp) atteint de ce fait le chiffre de 9,1 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin. (Wikipédia)".

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